Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une Part de Brie, le blog
22 janvier 2010

Inventaire du château de Coupvray en 1667

Au décès de Louis VIII de Rohan, un inventaire du château eut lieu le 3 mars 1667. Cet inventaire, le premier connu à ce jour, nous permet de connaître l’organisation et le contenu de l’ensemble des appartements du château au XVIIe siècle.

Le sous-sol se composait de onze pièces : trois caves dont deux garnies de cuves remplies de vin de Coupvray appelé « vin clairet », une boulangerie, une couchette pour le boulanger, un passage donnant sur la terrasse côté village, une salle appelée « friture » avec fourneau qui servait aussi de salle de repassage, une grande cuisine avec salle attenante servant pour les repas du personnel, une sommellerie et un garde manger.

Le rez-de-chaussée et le premier étage du pavillon Est, de l’aile Est et du pavillon central, appelé « Pavillon du Roy » étaient réservés aux appartements du Roi et de la Reine (1). Ainsi, au rez-de-chaussée du pavillon central se trouvait la « grande salle du Roy » garnie notamment d’un grand billard et d’une grande tapisserie de Bruxelles représentant une partie de chasse. A la suite, dans l’aile Est, une garde robe servant au valet de chambre côtoyait la « grande chambre du Roy » avec son lit à haut pilier garni de trois rideaux de drap d’or et d’argent, de soie noire, de taffetas et de velours, et une grande tapisserie relatant l’histoire de Troyes. La chambre réservée à la Reine se situait au premier étage au dessus de celle du Roi ; son lit d’apparat égalait celui du souverain et une grande tapisserie à « verdure et chasses » ornait les murs. De part et d’autre de la chambre un cabinet de toilette et une garde robe servaient à la Reine et à sa dame de chambre.

inventaire_original
Document original

Le rez-de-chaussée de l’aile Ouest comprenait un salon appelé « la salle du Gallet » (2). Cette pièce servira plus tard de bibliothèque. A la suite, une garde robe et un cabinet attenant à une chambre appelée « la chambre noire » qui servait à loger une personne malade ou âgée.

Le premier étage de l’aile Ouest et du pavillon central étaient réservés aux appartements de nos châtelains. Leurs chambres, garnies de tapisseries de Flandre, étaient séparées par une antichambre. Celle de Louis de Rohan se situait au dessus de la grande salle du Roi dans le pavillon central et jouxtait la chapelle. La chambre de Marie de Rohan, appelée « la chambre boisée de Mlle de Montbazon » était garnie aux murs de panneaux peints en bois relatant la vie d’une jeune princesse. Elle prendra plus tard le nom de « chambre aux peintures ».

Le pavillon Ouest renfermait les appartements du personnel et d’amis tant au premier qu’au second étage et comprenait une dizaine de pièces telles que chambres, entresols, cabinets et garde robes.

Le corps principal se composait en tout de 43 pièces, dont 15 chambres, 3 salles, 11 appartements à l’usage de garde robes et cabinets d’agrément. La plupart des chambres et des salles étaient garnies au sol de tapis de Turquie et au mur de tapisseries de Bergame(3) et représentaient, avec les lits d’apparat, le mobilier le plus luxueux du château.

A l’extérieur deux pavillons isolés à l’extrémité de la cour du château étaient élevés d’un étage. Le premier appelé « le Pavillon de Mercure » servait à loger les laquais et les officiers. Le second nommé « le Pavillon du Concierge » logeait le concierge et les malades.

(1) il était d'usage de prévoir pour chaque château, une visite impromptue du couple royal mais, comme ce fut le cas dans la grande majorité des châteaux et à Coupvray, il n'y a jamais eut une visite royale dans ce château (Henri IV a séjourné dans la maison seigneuriale de la place de la forge avant la construction du château des Rohan).

(2) Le jeu du galet, très en vogue au XVIIe siècle, consistait à faire glisser des palets (ou « galets ») sur une longue table en bois posée sur tréteaux sur laquelle une ligne était tracée à chaque extrémité. Le but était d’atteindre une des lignes sans faire tomber le palet

(3) tapisserie grossière faite d’un tissu de laine, de fil ou de coton

Résumé de Cyril Anthoine

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité